« Je ne rêve pas que de croissance, ce ne serait pas sain. »
Catalyseur de nouvelles pratiques de consommation et convaincue que son secteur va se réorganiser autour d’un service de qualité, la société Biodis s’inscrit aujourd’hui dans une logique partenariale avec l’ensemble de son écosystème.
Biodis, grossiste en produits certifiés bio depuis plus de 30 ans, est une entreprise familiale indépendante. Myriam Jourdan, arrivée en 2006 comme acheteuse fruits et légumes, progresse rapidement et devient directrice générale en 2014. Aujourd’hui présidente suite à son rachat de l’entreprise en 2019, son ambition est de poursuivre son développement en partenariat avec les territoires, les marques et les magasins locaux. « Ce sont 600 points de vente livrés en France, uniquement des indépendants, principalement des magasins bio, mais aussi de plus en plus de magasins spécialisés dans le vrac et le zéro déchet ».
Avec plus de 6.000 références de produits bio et une surface de stockage doublée en 2019 pour atteindre 10.000m2, Biodis a réalisé un chiffre d’affaires de 41,8 M€ sur 2019 et poursuit sa croissance, bouclant l’exercice 2020 avec un chiffre d’affaires de 53,7 M€.
Soucieuse d’étendre son offre tout restant à l’écoute de ses clients, l’objectif de la PME bretonne n’est pas de « grossir pour grossir » mais bel et bien de grandir au même tempo que ses partenaires. La croissance est chez Biodis une variable que l’on aimerait saine et structurée.
Construire ensemble
« Je n’ai rien révolutionné sur l’état d’esprit, nous sommes dans une logique de continuité, nous voulons accompagner les indépendants, être à la fois dans le qualitatif et le quantitatif ». Être à l’écoute de ses clients fait partie de l’ADN de Biodis depuis plus de 30 ans. Préférant distribuer les produits sélectionnés auprès d’acteurs locaux 100% bio aux enseignes indépendantes plutôt que de développer sa propre marque, Biodis favorise une relation constructive avec les acteurs locaux et s’inscrit en acteur incontournable de la distribution de produits bio.
L’objectif affiché est désormais d’encourager et de distribuer « les produits bretons dans toute la France » en accompagnant le développement de BE REIZH, un label de produits bio, produits en Bretagne.
« Cela nous a donc semblé une belle idée de nous ouvrir à des partenariats avec de telles marques, pour les aider, encore plus lorsqu’elles sont locales, l’avantage pour nous étant d’avoir une offre originale. C’est ainsi que nous avons par exemple ajouté à notre catalogue Ty’Deo, une jeune marque de déodorants solides, fabriqués à Rennes, et Papeco, un papetier normand que nous avons été le premier grossiste bio à référencer pour distribuer leurs papier toilette et essuie-tout éco-conçus. Le partenariat avec Papeco est vertueux puisque nous envoyons notre papier à recycler chez eux, qui revient ensuite chez nous sous forme de rouleaux de papier toilette »
Une croissance rapide dans un bassin de plein emploi
Les nombreuses mesures sanitaires prises en 2021 n’ont pas entravé la croissance de l’entreprise. Myriam Jourdan nous indique que l’année « commence très
fort » et que l’entreprise continue de recruter pour faire face à l’engouement pour des produits bio et locaux.
La recherche de talents fait néanmoins partie des points complexes, dans le bassin économique rennais où l’on frôle le plein emploi avec un taux de chômage avoisinant les 5%.
Malgré une grande ouverture aux profils atypiques, force est de constater que certains métiers, pourtant essentiels à l’entreprise, ne font pas rêver les jeunes. Beaucoup se trouvent employés pour des courtes périodes et n’arrivent pas nécessairement à se projeter. Un travail au long cours est engagé pour favoriser la rétention des profils les plus prometteurs et poursuivre le développement pérenne de l’entreprise.